Ceci n’est pas une politique (éditoriale) sécuritaire
Les geeks d'OWNI refusent toute étiquette politique? Pour autant, nous entendons bien peser sur le débat public: un engagement justifié par le refus au sein de la soucoupe de l'essentiel de la politique actuellement mise en oeuvre en France!
0:42, le 27 août 2010.
Encore un sondage [pdf]. Pas celui qui annonçait  le plébiscite du “discours de Grenoble”, ni celui qui promulguait le  soutien populaire à l’expulsion de familles pour des raisons  communautaristes, non. Celui qui révélait que pour la majorité de nos  concitoyens, Marine ne s’appelait plus Le Pen. Elle et son fond de  gamelle étaient passés dans les mÅ“urs.
 cf. LeFigaro, OpinionWay.
Entre 1960 et 1963, jaillissait ce que d’aucuns  nommèrent “l’adolescence” ou les “yé-yé” (Edgard Morin, lui déjà) c’est-à-dire la jeunesse et sa cohorte d’idoles, sa musique rock américaine et  la mode qui s’ensuivrait, mais aussi l’industrie du disque – quand  Piaf, précédemment immense vedette, devait se produire sur scène pour  subvenir à ses moyens – et  avec lui le show-business. Mot pour mot les  “affaires du spectacle” et ce que Debord distinguera ensuite dans de  savants ouvrages comme étant “la société du spectacle”.
 cf. Europe 1,  Salut Les Copains.
Retour à aujourd’hui sans passer par le 22 mars 1968  et Cohn-Bendit (déjà lui…) mais en faisant un nécessaire crochet par  Tarnac, un 11 novembre 2008. Cette jeunesse n’a connu ni le Pschitt  Orange ni Françoise Hardy jeune. Elle n’est plus un nouveau marché aux  couettes gaufrées (Sheila) mais à conservé des blousons noirs les  mauvaises manières et un certain jeu de jambes. Demain est noir, plus  que le cuir encore, obscur, trouble à outrance et l’heure n’est plus à  la construction ni de soi ni du commun mais à l’insurrection, qui elle,  alors, est encore annoncée.
 cf. L’insurrection qui vient (les seuls deux  premiers tiers sont brillants).
Fenêtre sur cour…
Il y a trente jours lors de  la rédaction du précédent édito, je m’étais dit que celui-ci sonnerait  l’heure des présentations (qui sont les vingt hurluberlus qui composent OWNI au quotidien ?). C’était sans compter avec Grenoble, avec le déshonneur  fait à Django et à sa Marseillaise, sans compter avec ce que les âmes  assagies et ministrables appelèrent “la dérive sécuritaire”. Nous  allions encore causer “avenir des médias” et réseaux sociaux quand plus  que jamais au 50ter rue de Malte à Paris, à “la soucoupe”, c’est de  quotidien de médias, “en guerre”, et d’”araison sociale”, sans guerre –  et là le bât blesse – que nous causions.
 cf. OWNI.fr
Quand en fin d’année dernière nous avions souhaité,  avec les centaines d’auteurs, blogueurs et journalistes qui composent ce  “blob” (si, si !) donner à notre ambition éditoriale au nom  imprononçable les moyens, d’abord humains mais aussi économiques, de se  déployer, nous imaginions un Wired en réseau. Est arrivé le  datajournalism et avec lui la rencontre de designers, développeurs  open-sources et éditeurs (journalistes, blogueurs, et souvent rien de  tout cela aussi). A alors fait jour l’idée d’un ProPublica en  espadrilles. A jailli WikiLeaks, les sondages, les pdf, les xls et de  nouvelles cernes. C’est là qu’intervient “Grenoble”.
 cf. France.fr, 404  not-found.
La neutralité d’honnêtes ?
Si propice à se lier contre Hadopi, si outragés par les atteintes à la neutralité du Net, si obnubilés par nos 140 signes de reconnaissance, nous n’avions, pas plus que d’autre sans doute, pris l’ampleur des amalgames, et des dégâts induis par la politique d’iniquité croissance (d’inégalités croissantes si vous préférez – celles-là encore et toujours) menée par ceux qui ne gouvernent plus que leur espérances de gains à court terme. Et nous lancions le “live”, notre fil de brèves, OWNImusic, notre soucoupe à chanter, OWNI.eu (ce mois-ci, si notre taylor is rich). Et nous gagnions notre croûte, financés par notre seule sueur. Autant dire que nous ne collectionnions ni les écrans plats ni les brassards de manifestations syndiquées. Certains parmi nous faisaient des maraudes, d’autres des gosses, certains la fête que leurs 20 ans exigeaient. Le média de nos insurrections était devenu la fenêtre où nous fumions en terrassant des litres de café ou de houblon manufacturé.
Impolies TIC.
à 1:14 le 28 août,  j’avais jeté ces maux.
Confusément, trainaient  dans mon esprit Elvis, Stéphane Delajoux, France Gall, Coupat,  Fillipachi, Mougeotte et autres fantômes. Mais je ne me demandais plus  par quel biais éditorial nous traiterions dorénavant de leurs  “grands Å“uvres” puisqu’à la fenêtre, entre deux cendriers et des verres  sans pied, nous avions convenu de l’évidence : notre prochaine  aventure journalistique serait évidemment politique. Son nom de code est  d’ailleurs, par pure provocation, “ORTF”. Son ambition et sa naissance  vous seront ici contés.
OWNI n’est ni à gauche, ni à droite, ni au centre ou au vert, OWNI – et l’essentiel de ceux qui le composent – est en désaccord avec la politique menée par le gouvernement actuel.
Nous comptons bien, à ce titre, peser de l’infime poids de notre artisanat et de l’immense charge de notre passion sur la scène politique, médiatique et activiste nationale et européenne.
La révolution ne sera pas télévisée !
Elle pourrait par contre enfin prendre une forme neuve d’insurrection, en réseaux et en Creative Commons.
Il serait temps.
Bonne rentrée…

Laisser un commentaire