OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Du F.A.T. dans tes yeux http://owni.fr/2012/10/26/du-f-a-t-dans-tes-yeux/ http://owni.fr/2012/10/26/du-f-a-t-dans-tes-yeux/#comments Fri, 26 Oct 2012 08:00:04 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=124193

Cette semaine, nous fêtons l’anniversaire du F.A.T., le Free Art & Technology lab. Ce laboratoire, connu aussi sous le nom de F.A.T. est un collectif d’artistes, de designers, de développeurs, de scientifiques, d’avocats et de musiciens, qui est dédié à la fusion de la culture populaire avec la technologie open source. Le F.A.T. Lab est connu pour produire des œuvres d’art critiques, piquantes, pertinentes et qui questionnent souvent le droit de la propriété intellectuelle, dans le domaine des nouveaux médias et de la technologie. C’est pourquoi, le F.A.T. lab a toujours créé des œuvres destinées à être “élevées” au domaine public et contribuer ainsi à leur propre mouvement.

Aux origines

Pour la petite histoire, le F.A.T. Lab a été fondé en 2007 par Evan Roth et James Powderly, deux personnages également connus pour leur laboratoire de recherche en graffiti (le G.R.L. Graffiti Research Lab). Une grande partie des membres du F.A.T. sont basés en Amérique du Nord mais également en Europe centrale et en Asie. C’est donc un collectif international dont le socle commun est Internet. Ses membres coopèrent sur des projets d’art numérique depuis maintenant cinq ans.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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Une exposition rétrospective a été imaginée pour l’occasion, avec pour simple titre “F.A.T. GOLD“, cette exposition rassemble vingt-cinq créateurs composés de graffeurs, de hackers et de codeurs pour un séjour d’une semaine au “Eyebeam“, un centre d’art technologique de New York. L’exposition présentera les œuvres importantes de 2007 à nos jours mais lancera également de nouveaux projets lors de la soirée d’ouverture. Les projets seront ajoutés à l’exposition au fur et à mesure.

Flash back dans le F.A.T. !

Comme le F.A.T. lab s’engage depuis maintenant cinq ans afin de soutenir les valeurs de l’ouverture et le domaine public, de nombreux projets ont vu le jour. Des projets mais également des idéaux qui puisent leur force dans la culture populaire. Je vous propose donc un petit aperçu de l’histoire de leurs meilleurs projets.

Le EyeWriter

En 2003 le graffeur Tempt1 a été presque complètement paralysé à cause de la maladie de Lou Gehrig. Pour aider leur ami à continuer à pratiquer son art, le F.A.T. Lab, openFrameworks, le Graffiti Research Lab et le Groupe Ebeling se sont associés pour créer l’EyeWriter, un outil qui met en place des caméras et des logiciels open source pour suivre les mouvements des yeux de l’utilisateur et permettre de les dessiner grâce aux mouvements des pupilles.

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SubPixel

“SubPixel” est un un kit de “mise à niveau” de la publicité dans le métro (ou ailleurs). Ce petit objet est construit à partir d’une réglette en acrylique découpée au laser, des bandes de plastique et de neuf lames de rasoir. Ainsi, une fois le tout assemblé, vous allez pouvoir, en deux grands coups rapides (un horizontal et un vertical), créer un damier, une grille. À partir de cette grille de 8×8 « pixels », il ne vous reste plus qu’à retirer ou non des cases et créer vos icônes au pixel ou modifier le sens de l’affiche. Voilà en quelques images le résultat :

cute SUBPIXEL   ou comment pixeliser la publicité dans le métro !

Les Lego open-source

En 2012, c’est une petite révolution qui s’est faite dans le monde du Lego grâce au kit de construction universel et gratuit possédant 80 objets 3D à imprimer sur une imprimante 3D. Vous pouviez donc utiliser votre imagination et ainsi connecter toutes ces petites briques à vos “vrais” Legos pour aller encore plus loin dans la création ! D’ailleurs, cette collection de 80 objets peut toujours être “dépassée”, car chacun peut proposer ses modèles, mettre à profit son savoir pour concevoir de nouvelles pièces et ainsi créer un véritable “réseau de jouets“.

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Le poster

FAT Rêve denfant : Comment fabriquer ses propres Legos ?

Free Speech !

“Free Speech” est une oeuvre créée pour le Musée Kunsthalle à Vienne. Un seul but : la liberté d’expression !

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Peer to Peer du chien

Si vous passez du temps à échanger des fichiers et si vous aimez les animaux, ce projet vous ravira ! En effet, avec une simple clef USB et un chien, ce réseau “peer to peer” vous permettra d’échanger, de partager, en toute simplicité !

Et dans dix ans ?

Le F.A.T. lab n’est pas le seul mouvement hacktiviste créatif, même s’il est unique dans sa pensée et son mélange “pop culture” / “hacking”. Cependant, d’autres types de pensées émergent et proposent des actions créatives engagées :

Je suis impatient de voir se répandre ce et ces courant(s), ces pensées et ces actions ! En attendant, je vous invite à vous rendre le site du F.A.T. lab et vous souhaite… un excellent week-end ! :-)

Geoffrey

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Protestation créative aux Arts Décos http://owni.fr/2011/03/22/protestation-creative-aux-arts-decos/ http://owni.fr/2011/03/22/protestation-creative-aux-arts-decos/#comments Tue, 22 Mar 2011 13:00:58 +0000 Claire Berthelemy http://owni.fr/?p=52464 Cour de l’école vendredi 11 mars : des structures en bois, une cabane et des bonshommes de papier mâché cohabitaient avec plus d’une centaine d’élèves et d’enseignants. Cette expo géante, fruit de dix jours de brainstorming, résume leurs revendications.

Ils dénoncent le manque de travail interdisciplinaire, marque de fabrique de l’école. Les “plateaux” de deuxième année, réunissant tous les secteurs de l’école, ne durent plus que quinze jours contre un mois auparavant. Futile ? Pas quand la pratique représente le plus gros de leur travail.

En cause également les coordonnateurs de secteur – professeurs -, élus pour trois ans. Ces derniers décident des programmes et des appels à projets et choisissent donc les mécènes de l’école. Avec des marques comme Badoit qui cassent les règles de la collectivité. Et imposent un cahier des charges contraire à sa philosophie : une commande aux élèves de 2ème année, à réaliser non pas en groupe mais en solo et avec à la clef 5.000 euros pour le gagnant. Pour Clara, élève de 3ème année, un tel accord a des conséquences directes sur leurs enseignements :

C’était un projet inclus dans les plateaux. Le problème c’était qu’on ne pouvait pas travailler en groupe et que le rendu devait concerner seulement le graphisme. Il s’agissait juste de dessiner des bulles sur leur bouteille ! Donc tout le contraire des plateaux.

L’école, avec la Révision Générale des Politiques Publiques, est ravie de recevoir des propositions de partenariats. Le climat de restriction budgétaire et la demande de l’État de “trouver des sous ailleurs” entraine une privatisation – infime pour le moment – de leurs enseignements. Et donne un sens au mot rentabilité. Au rang des secteurs les plus séduisants : design et textile au détriment de la scénographie.

Et à l’ENSAD, les élèves ont peur de voir une fusion de deux secteurs non rentables et de perdre la spécificité de l’école comme pour le cas du secteur graphisme-multimédia. Comme un air de déjà vu ?

Application problématique de la réforme LMD

Bloquer les cours aurait été contre-productif. Ils savent très bien qu’ils ont une place au sein de l’école la mieux dotée de France. Mais ils veulent “juste bosser, que l’école vive et que soit créé un espace de réflexion autour de ce qu’on nous apprend ” martèle Clara.

Ces 130 élèves – une trentaine selon la directrice Geneviève Gallot – ont donc investi l’espace de leur cour. Et réinventé la notion d’action pendant les dix jours nécessaires à la réalisation de leur projet : toute la troupe de joyeux élèves a montré que la créativité n’a pas de limite.

Ils ne jettent pas la pierre à leur directrice dont la position évolue. À l’origine, niant l’existence d’un mouvement étudiant, elle avait interdit la réquisition d’une salle et obligeait les élèves à mener leur “workshop” entre 17h et 21 heures. Aujourd’hui ? Elle est “ravie et nous facilite beaucoup les choses” explique Elliot en souriant. Publicité positive pour l’école : les élèves réfléchissent encore ! Elle garde juste en tête le respect de l’équilibre entre pratique et cours : “l’interdisciplinarité n’existe que si la disciplinarité existe”.

L’école renommée cherche sa place dans le panorama des grandes écoles européennes et essaie de garder son identité “vieille de deux siècles et demi”. Et de fait n’a pas d’intérêt à contrer les élèves. En filigrane, l’application problématique de la réforme LMD : obligation de créer une 5ème année et d’opérer une refonte de la 4ème année pour avoir le grade de master.

L’émergence des alternatives aux blocages

Les revendications de ces élèves tombent dans le pot commun de la société actuelle, et ce qui pourrait être un problème isolé est en réalité un “désordre” plus global. Les réformes de l’enseignement supérieur ont mis à mal le système en lui-même : s’ouvrir à l’Europe et créer des pôle compétitifs, en laissant entrer les entreprises qui décident des secteurs les plus rentables. L’ENSAD réinvente la créativité de la grève sans faire grève ou comment mettre le doigt sur les failles d’un système de façon subtile.

Geoffrey Dorne
, ancien élève de l’école maintenant au laboratoire de recherche, explique que le mouvement des arts décos se construit sous le thème d’une zone d’autonomie temporaire ou TAZ. Et que cette volonté de décloisonner mène à un objectif : créer une école dans l’école. Ils réfléchissent et comme d’autres mouvements, mettre des idées en commun permet de trouver une alternative aux blocages lors des manifestations étudiantes. La relève est assurée.

Entre octobre et novembre 2010, l’ESAD de Strasbourg a investi toute l’école de prestations artistiques pour demander une régularisation des travailleurs précaires.
Avant, au cours des manifestations de 2008-2009 contre la LRU, des enseignants ont organisé des cours hors les murs : à Lyon, Paris VIII et Paris VII , même type d’expérience (cours alternatifs le mercredi matin et université Paris-14 sur la ligne 14 pour des cours d’économie et de maths), etc.

La voisine de l’ENSAD rue d’Ulm, l’ENS, avait déjà organisé un “printemps des chaises” en 2009 ou une kermesse. Depuis octobre une partie de ses élèves, personnels d’entretien et enseignants est en grève. Souhaitant obtenir une titularisation de leurs précaires, ils se réunissent encore en assemblée générale et ont occupé certains locaux et vendu des sandwiches dans le hall de l’école.

Ces nouvelles formes d’expression, artistiques ou pas, signent l’émergence d’une mobilisation des esprits et d’une réflexion. Surtout, même isolées, elles montrent une prise de conscience que les jeunes ne peuvent pas tout accepter et qu’ils sont prêts à mettre en commun leur énergie et leurs idées pour faire passer leur message. Elliot conclut :

On mélange toutes les années et tous les secteurs, il se passe un truc incroyable, magique, que l’on avait jamais vécu. À un moment donné, on est tous là pour participer, les idées fusent et on construit tout en dix jours. C’est possible, on peut le toucher du doigt.”

Illustrations Pierre Alonso et Claire Berthelemy [CC-by-nc-sa]

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La Science de la Cour http://owni.fr/2011/02/14/la-science-de-la-cour/ http://owni.fr/2011/02/14/la-science-de-la-cour/#comments Mon, 14 Feb 2011 09:52:04 +0000 Camille D'andréa http://owni.fr/?p=34072 Férue d’histoire des sciences, c’est tout naturellement que je suis allée visiter l’exposition que propose le Château de Versailles jusqu’au 27 février prochain : « Sciences & Curiosités à la Cour de Versailles ». Avec ce voyage dans le temps, j’espérais découvrir des objets historiques, bien sûr, mais aussi des explications plus larges sur la science à cette époque.

À mon entrée dans le Château, un rhinocéros me fait un accueil des plus chaleureux. Assisté par ses deux petits compagnons exotiques à plumes, il m’invite à monter de grands escaliers cosy à la lumière tamisée. S’ensuit une salle avec un écran disposé à 360° nous présentant les divers lieux de sciences à Versailles allant du petit Trianon aux jardins. Au plafond, un gigantesque globe céleste .

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Après cette mise en bouche, j’entre dans l’exposition proprement dite. J’y apprends que la science n’était pas oubliée en ces temps de monarchie (la période présentée par l’exposition s’étend de 1682 à 1789). Les rois semblent même passionnés par les disciplines scientifiques. Ils invitent des savants et assistent à leurs démonstrations. De manière plus pragmatique, ils mettront les sciences au service des grands dessins de l’Etat. En témoigne la naissance en 1666 de l’Académie des sciences et de l’Observatoire de Paris.

L’astronomie est d’ailleurs très prisée pour la navigation et la cartographie devient un des objectifs prioritaires pour les rois, qui s’essayeront parfois même à dessiner les cartes.

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J’ai la chance de pouvoir contempler de nombreux tableaux (comme l’Allégorie du Nouveau Monde) et des ouvrages de sciences dont la fameuse Encyclopédie de Diderot et D’Alembert, interdite pendant un temps pour ses propos anti-religieux.

Une information, parmi tant d’autres, que j’apprends grâce à un guide, que je ne peux que vous conseiller chaleureusement, les explications étant peu nombreuses sur les cartels. Une faiblesse compensée par une très belle scénographie, simple et claire. On se balade dans de petites salles plutôt sombres, ce qui permet de développer une certaine intimité avec les objets exposés – et avec les autres visiteurs aussi, si vous venez en heures d’affluence.

Les conservateurs de l’exposition ont également fait la part belle aux diverses machines et machineries. L’alimentation en eau constituait un défi important pour l’époque, d’autant plus dans ce lieu parsemé de fontaines. Quelle ingéniosité déployée en ce 17ème siècle ! La machine de Marly, située en bord de Seine, met en œuvre des techniques bien connues mais dans des proportions gigantesques. Un aqueduc sera même construit, uniquement pour le prestige de la Cour.

Au fil de ma visite, je passe dans diverses salles (voir le plan) ou voisinent la zoologie, la botanique et la médecine. Versailles était un vrai laboratoire grandeur nature où la pomme de terre devient un complot d’Etat et l’opération de la fistule sans anesthésie une mode.

Dans les ultimes salles, une collection impressionnante de merveilleux objets exclusifs où sciences et esthétique se mêlent et s’entremêlent sans distinction : des petits planétariums, des globes terrestres et célestes tournant sur eux-mêmes grâce à des mécanismes d’une finesse incomparable, la fameuse pendule astronomique conçue pour fonctionner 9 999 ans…

Lors d’une conférence le 6 janvier dernier au Musée des Arts et Métiers, on a notamment appris que Catherine Arminjon, conservateur général du patrimoine et commissaire de l’exposition a bataillé ferme depuis 2007 pour obtenir ces objets. 15 d’entre eux proviennent du Musée des Arts et Métiers (8 exposés et 7 des réserves).

C’est sur la pendule de la Création du monde, véritable œuvre d’art et de mécanique conçue par Passemant que je termine mon voyage dans le temps.

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La vue de ces objets me laisse quelques paillettes d’or dans les yeux, mais je regrette en revanche le manque d’explications et de références scientifiques. Des informations historiques sur chaque objet présenté auraient également pu être utiles. En bref, une exposition qui donne envie d’approfondir le sujet.

>> Pour aller plus loin : le Château de Versailles dispose d’un centre de recherche qui aborde notamment les relations entre sciences et pouvoir dans les cours européennes.

>> Article publié initialement sur le blog de Knowtex sous le titre Nobles sciences au château

>> Photo FlickR CC : Gilderic

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Cap-sciences.num ou la métamorphose numérique d’un CCSTI http://owni.fr/2010/11/04/cap-sciences-num-ou-la-metamorphose-numerique-d%e2%80%99un-ccsti/ http://owni.fr/2010/11/04/cap-sciences-num-ou-la-metamorphose-numerique-d%e2%80%99un-ccsti/#comments Thu, 04 Nov 2010 16:47:16 +0000 Marion Sabourdy http://owni.fr/?p=33226 Trois ans. C’est le temps que Cap sciences – le Centre de Culture Scientifique, Technique et Industrielle (CCSTI) de la ville de Bordeaux - s’est donné pour transformer entièrement son fonctionnement en passant au numérique. Un gros challenge à entendre Jean-Alain Pigearias :

Cap-sciences.num fait bouger les lignes. Il impacte directement tous les salariés et doit être transversal pour ne pas gaspiller du temps. C’est un projet profondément culturel car il agit en même temps sur plusieurs leviers”

L’édition, l’exposition et la médiation en chantier

Du côté de l’édition, une plateforme multimédia d’information scientifique régionale, Infosciences-Aquitaine a été lancée le 25 septembre 2009. Elle témoigne de l’ensemble de l’actualité régionale de l’innovation scientifique, technique et industrielle. Une sorte d’alter-égo scientifique de la rédaction de Sud Ouest, installée juste en face du centre, sur l’autre rive de la Garonne.

Coordonnée par le journaliste Alexandre Marsat, elle comprend des reportages écrits, vidéos, sonores et photographiques.

« Infosciences permettra de rassembler sur un seul site toute la production éditoriale de Cap sciences. Aussi bien le magazine et la revue que les textes affichés dans les expositions »

nous explique le journaliste. Sans oublier les portraits de chercheurs, les reportages dans les laboratoires, les émissions de radio, la webTV et les dossiers thématiques sur la recherche et l’innovation.

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L’équipe procède donc à la numérisation d’un grand nombre de contenus déjà existant et tente de mettre au point une chaîne d’édition pour les futurs contenus :

« A partir du synopsis d’une exposition, nous souhaitons produire un dossier de presse, les communiqués de presse, une newsletter, des dossiers pour l’itinérance de l’exposition, etc. ».

Un projet qui permettra de revaloriser les contenus, faire revivre les anciennes expositions et de toucher un public différent, comme par exemple les étudiants avec la web-radio.

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Du côté des expositions, le numérique s’intègre petit à petit pour offrir plus de contenus accessibles selon les profils et choix des visiteurs. Ces nouveautés ont été testées pour la première fois en février dernier avec l’exposition “Consom’Attitudes“. C’est dans ce cadre que l’équipe de Cap sciences a testé pour la première fois la technologie Visite Interactive Personnalisée (VIP).

La puce RFID comme accessoire de la visite muséale

A l’entrée de l’exposition, le visiteur se voit délivrer une carte munie d’une puce RFID (le numpass ou navinum). Il y enregistre d’abord de manière anonyme quelques données sur son profil, qui peuvent servir à des projets de recherche. Plus tard, ces données pourront également servir à une adaptation du niveau de l’exposition à son âge, ses centres d’intérêts ou sa nationalité.

Pendant toute la durée de sa visite, il enregistre ses réponses aux différentes questions sur des bornes spéciales, les numport. A son retour chez lui, le visiteur pourra se connecter à son espace privé sur le site de l’exposition, créer un compte à partir de son numéro de puce, comparer son parcours et ses réponses à ceux d’autres visiteurs, revoir l’exposition, refaire les jeux pour améliorer son score ou encore commenter les articles.

Notre spectateur lambda est alors devenu un sciencesOnaute. Sébastien Cursan, le responsable de la médiation numérique évoque un projet d’aménager la médiathèque du centre pour avoir accès à la galaxie des sciencesOnautes et voir la communauté évoluer en direct.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Sébastien a entamé une réflexion sur la “mise en scène des savoirs. Les responsables de Cap sciences souhaiteraient proposer une navigation dans un milieu éclaté, ou tous les contenus sont présents simultanément pour désorienter volontairement le visiteur, comme le fait par exemple l’entreprise de design d’espaces Electronic Shadow

À noter tout de même, pour l’instant, l’absence de messages privés ou d’interaction directe entre les scienceOnautes, ce qui limite l’expansion d’une véritable communauté. Les membres de Cap sciences poursuivent leurs efforts pour intégrer petit à petit le numérique dans tout le bâtiment et inversement créer des expositions entièrement virtuelles présentées dans plusieurs sites internet « satellites » du principal.

Un laboratoire d’observation des nouvelles pratiques

Dernier chantier et pas des moindres : la médiation. On peut même le considérer comme le plus dur, car le plus transversal. Il concerne à la fois la rencontre avec le public dans le centre et l’animation de la communauté sur internet (voir le compte Twitter et la page fan Facebook encore en “rodage”).

Cap sciences souhaite se positionner comme un lieu où s’articulent le monde virtuel et le réel,

« une zone de frottement entre ces deux mondes, un laboratoire d’observation de nouvelles pratiques »

précise Sébastien. Malgré une réticente de certains membres du CCSTI vis-à-vis du numérique, Sébastien, Alexandre et le webmaster Vincent Clarenc ont lancé le projet de Studio Cap sciences. Les trois hommes, jusqu’ici éclatés géographiquement, se rassemblent dans un même lieu pour coordonner leur travail et faire prendre conscience des changements que le numérique induit.

En tant que médiateur formé « à l’ancienne », Sébastien Cursan se demande :

« Quand un visiteur entre à Cap sciences ou quand un internaute arrive sur le site : quelle aventure peut-on lui proposer ? Comment l’impliquer dans un récit, notamment via le numérique ? ».

La réflexion concerne donc la déambulation physique dans le bâtiment et virtuelle sur les sites. Le jeune homme n’a pas été choisi au hasard. Il a déjà été animateur sur l’exposition « Planète numérique » en 2000 et travaille actuellement à « Numériquement vôtre », créée par l’Espace des sciences à Rennes.

Pour « Consomm’Attitudes », il a étudié avec un stagiaire l’impact du numérique sur le public et les animateurs, notamment la  façon dont ces personnes s’approprient les outils comme la puce RFID.

Du côté des animateurs :

« nous avons observé la manière dont ils se servaient des outils numériques. Ceux-ci étaient-ils utilisés pour mieux vulgariser ou au contraire constituaient-ils un frein à l’animation ? ».

Du côté des visiteurs :

« nous donnions des explications avant l’entrée dans l’exposition. Ce travail d’observation et d’accompagnement sur les outils n’est jamais fait dans les autres CCSTI ».

Et le public n’est pas le seul à devoir être rassuré. Le passage au « tout numérique » inquiète visiblement les médiateurs. Bugs, perte de contrôle, de temps, du contact humain, non maîtrise de l’outil, évaluation du travail sur de nouveaux critères, « traces » indésirables sur les réseaux sociaux voire disparition pure et simple du métier de médiateur… La liste des peurs est longue et freine certains membres du CCSTI dans leur appropriation du numérique.

Pour atténuer ces angoisses et rendre le site plus attractif, Vincent propose de nombreuses idées : petites vidéos filmées « à la Antoine de Maximy » caméra à l’épaule dans le centre, interviews de 1 à 2 minutes des conseillers scientifiques quand ils se déplacent au CCSTI, interface du site plus riche, activité plus importante sur les réseaux sociaux… Le webmaster prend comme exemple le Muséum de Toulouse pour ses activités sur le web.

Les enjeux économiques, politiques et culturels de Cap-science.num sont nombreux et découleront des choix actuels. Ce projet n’est visiblement pas un gadget dans l’arsenal du CCSTI bordelais mais il n’est pas encore pleinement opérationnel. La réflexion que mène le centre prouve qu’il a un rôle à jouer au sein des structures françaises de culture scientifique, afin de rester prescripteur dans ce domaine.

>> Images CC Flickr : Knowtex.

>> Article initialement publié sur le Knowtex blog

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Rencontre poétique entre art et science http://owni.fr/2010/10/28/rencontre-poetique-entre-art-et-science/ http://owni.fr/2010/10/28/rencontre-poetique-entre-art-et-science/#comments Thu, 28 Oct 2010 13:30:32 +0000 Gayané Adourian http://owni.fr/?p=33089 Atmosphère sombre, lumière tamisée soulignée par quelques spots plus lumineux. L’impression de se laisser happer dans un univers particulier, comme si on passait la porte d’un cabinet de curiosités d’autrefois. C’est un peu ce qui nous arrive à l’entrée de l’exposition « Les mécaniques poétiques d’EZ3kiel », installée jusqu’au 7 novembre au Palais de la Découverte à Paris.

Le visiteur vient découvrir ici le fruit d’une rencontre improbable entre un groupe de musique contemporaine EZ3kiel, des chercheurs du laboratoire LETI du CEA et d’ERASME (@Cmonnet sur twitter), le centre multimédia du Rhône. Recherche technologique et création musicale, le cocktail est pour le moins intriguant !

L’idée de départ est simple : détourner des objets anciens et /ou une technologie pour en faire un autre usage, au profit de la création. Par exemple, des puces RFID qui, en temps normal, étiquettent des biens de consommation sont ici mises à profit pour faire chanter des flacons de parfum.

Rêverie poétique

Un petit parcours composé de 10 installations sonores et lumineuses nous emmène dans une rêverie musicale. Yann Nguema, membre du groupe, le dit bien « Les mécaniques ne sont pas pensées comme une médiation. Si le visiteur ne comprend pas ce n’est pas grave, il n’y a rien à comprendre, juste à voyager. » Un parti pris qui en laisse plus d’un sceptique au démarrage, moi y compris. Et pourtant en entrant, ce piano réduit à la largeur de deux octaves ou cette vierge posée sur un instrument mystérieux le theremin, intriguent… puis fascinent. De jolies trouvailles jalonnent cette exposition.

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A la sortie, on a envie d’y retourner et d’y rester rêver. Les mécanismes électroniques utilisés sont très simplement expliqués par un petit panneau aux côtés de chaque installation. Un court texte qui cache la réelle sophistication des mécanismes. En témoigne la cage de « fa ré do » (clin d’œil à celle de Faraday ) une cage à oiseau sans oiseau mais dont les barreaux chantent à la manière d’une harpe au moindre effleurement ou le cycloharpe, une machine à coudre qui crée musique et image. Le côté obscur de la force, c’est l’écran plat LCD, les contacteurs, l’interface électronique etc… qui permettent au visiteurs de jouer.

Piano quart de corps, stéléoscope, orgue à flacons… je vous laisse découvrir les autres installations! En attendant, de nombreuses photos sont visibles sur leur compte Flickr.

Les mécaniques poétiques d’EZ3kiel

Exposition ouverte du mardi au dimanche jusqu’au 7 novembre 2010. Palais de la Découverte, Paris.

>> Article initialement publié sur le Knowtex Blog.

>>Les Images FlickR de EZ3kiel band ne sont pas en Creative Commons

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Énergies, un défi pour le 21ème siècle http://owni.fr/2010/10/11/energies-un-defi-pour-le-21eme-siecle/ http://owni.fr/2010/10/11/energies-un-defi-pour-le-21eme-siecle/#comments Sun, 10 Oct 2010 22:32:45 +0000 Marion Sabourdy http://owni.fr/?p=83 Deux doigts pincent un curseur sur lequel sont inscrits divers logos liés à l’énergie, ainsi qu’un gros point d’interrogation rouge. L’affiche est sobre, tout comme le titre : “Expo Énergies“. Autant vous dire que Gayané et moi souhaitions en savoir plus lors de notre venue à la Cité des sciences ce jeudi 7 octobre (1).

Arrivées au premier étage de la Cité, nous tombons nez à nez avec des sondes d’exploration et une pompe à pétrole dite « tête de cheval », des porte-crayons de combustible nucléaire, des panneaux solaires, une roue de barrage hydraulique et une petite éolienne. Pierre Duconseille, commissaire et chef de projet, explique :

En préambule, nous avons voulu présenter des objets concrets et impressionnants en rapport avec l’énergie, qui est un concept plutôt abstrait. Il existe déjà beaucoup d’expositions sur l’énergie mais elles sont plutôt thématiques. Celle-ci s’intéresse à la globalité de la problématique et notamment aux enjeux sociaux.

Patrick Maury, un des deux muséographes prend le relai pour nous accompagner dans l’exposition. Peu d’images dans la première partie, le gris métallisé domine. On découvre où se cache l’énergie : à l’état brut dans la nature et de manière peut-être plus inattendue dans les êtres vivants.

Les visiteurs peuvent calculer l’énergie qui leur est nécessaire dans une journée. Pour un homme très actif, on l’estime à 4000 calories par jour, soit 0,5 litre d’équivalent pétrole. Vous l’aurez compris, l’exposition donne en permanence des ordres de grandeur à nos petits cerveaux perdus dans ce domaine.

Le focus est mis ensuite sur la France, avec des détails chiffrés grâce à l’Ademe par secteur (habitat, industrie, agriculture, transports…) et filière d’énergie (charbon, gaz, nucléaire, solaire…). Le consommateur apprend combien d’énergie il a fallu pour fabriquer/transporter/utiliser/recycler son téléphone portable et remonte la filière qui a amené jusqu’à son électricité domestique.

La perspective historique n’est pas oubliée (et remonte à la découverte du feu il y a – 500 000 ans) pas plus que l’ouverture sur le monde. En 1900, chaque terrien utilisait 2,2 litres d’équivalent pétrole par jour en moyenne pour vivre et 5,4 litres en 2000 (9,3 pour les français), sachant que nous sommes passés dans ce laps de temps de 1,6 milliards à 6 milliards d’humains sur Terre. Quelle sera la situation dans 50 ans ?

La deuxième partie de l’exposition se passe dans un énorme cylindre, « symbole du chantier et de tous les problèmes qui restent à résoudre dans le domaine de l’énergie » explique Pierre Duconseille. Tout l’intérieur du cylindre est décoré par des projections d’images et par un anneau constitué de nombreux écrans tactiles accolés. La partie supérieure présente les contraintes qui pèsent sur nous (climatique, démographique et la raréfaction des énergies fossiles), ainsi que les solutions proposées, au nombre de trois également : la recherche scientifique, la régulation ainsi qu’une consommation plus responsable.

Les détails de ces solutions sont donnés en 18 thématiques sur les 30 mètres d’écrans tactiles représentant un paysage qui tourne lentement sur 360°. D’après Matteo Merzagora, le muséographe qui a produit les contenus présentés sur le dispositif numérique, « il faudrait environ trois heures pour tout voir ». Quatre tables multi-touch complètent le dispositif avec des jeux collectifs sur la gestion responsable de l’énergie.

La sensation qui se dégage de cette installation est plutôt apaisante mais elle peut vite devenir hypnotisante lorsqu’un compteur des émissions de CO2 depuis 2000 se met à tourner au-dessus de votre tête. En bref, une exposition utile dans sa première partie avec des rappels essentiels et ludique mais néanmoins dense dans le cylindre. Àconseiller à ceux qui aiment les expos où il faut engager une certaine réflexion.

1. Les cimaises sont déjà en place depuis juin dernier mais des problèmes techniques ont repoussé l’ouverture complète de l’exposition au public

Images CC Flickr : Knowtex.

>> Billet initialement publié sur le Knowtex Blog.

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Les jeux vidéos, une jouissive madeleine de Proust pixelisée http://owni.fr/2010/06/23/les-jeux-videos-une-jouissive-madeleine-de-proust-pixelisee/ http://owni.fr/2010/06/23/les-jeux-videos-une-jouissive-madeleine-de-proust-pixelisee/#comments Wed, 23 Jun 2010 08:05:28 +0000 Damien Douani http://owni.fr/?p=19931 « Allo, Damien ? C’est Rémi. Faut que tu viennes, je suis à un endroit qui devrait te plaire. »

J’ai vécu un rêve ce dimanche… et je ne m’y attendais pas. Me donner rendez-vous au musée des Arts et Métiers, à part admirer l’avion de Blériot, je ne voyais pas vraiment ce que je pourrais y découvrir. Erreur…

Sitôt entré,un choc. Un truc génial. Un fantasme de geek absolu. Un immense magasin de jouets. Tout ce que j’avais vu étant enfant, réuni dans un même et unique endroit : Museogames.

Des pièces rares, uniques, des souvenirs de gosse (mon Atari 800XL, mon premier ZX81), des chimères de papier (une Vectrex ou la CBS Colecovision à gagner dans le magazine Tilt), le tout jouable !!!! Oui, j’ai pu l’espace de quelques heures, lâché seul dans les lieux encore déserts, retrouver mes réflexes à PacMan sur Atari VCS 2600, déraper dans les gravier pixelisés de Pole Position, casser la tête d’un boss de Double Dragon, ou encore jouer au tennis avec Snoopy sur Game & Watch. Il ne manquait plus qu’une bibliothèque de Gen4, Consoles + et Tilt pour le décor soit une immersion parfaite dans les années 80.

Pour vous faire partager ce choc émotionnel rare et si puissant, si jouissif dans sa régression ludique, je vous ai fait trois vidéos « à la volée », brut de décoffrage. Cette exposition va être un immense moment de bonheur pour des trentenaires et leurs enfants, et un espace de découverte pour les vingtenaire qui ne connaissent que la PS3 et la Xbox.

Suivez le Dam

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Interview de Pierre Giner, scénographe

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Interview de Nathalie, chef de projet

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Témoins contemporains des révolutions numériques

C’est surtout, enfin, l’occasion de se rendre compte, à l’image du film Pixels, que l’iconographie symbolique du cube issue du premier Pong est désormais présente partout. Des Space Invaders disséminés dans Paris à Tron qui fait son retour vingt ans plus tard, en passant par la dernière campagne d’affichage pour La Redoute, les carrés sont plus que jamais là, symboles d’une société désormais livrée au numérique invisible, et dont le représentation ludique et graphique rassure par sa proximité et sa complicité, et inspire même le respect.

Car, finalement, ces jeux et ces consoles sont les témoins contemporains des révolutions technologiques et design que nous vivons à ce jour. Des machines qui procurent de la joie et du bonheur. Des fournisseurs d’adrénaline. Des dealers de frissons et de transpiration. La rencontre inespérée et magique entre des technologies froides et des émotions chaudes. Des objets transactionnels et émotionnels qui nous transforment, le temps d’une poussière de temps de calcul processeur, en pilote de course, en aventurier pitfallien, en grand singe Kong ou en alien.

Tout ça, en ce dimanche, ce fut plus fort que moi.

PS : billet NON sponsorisé.

PPS : merci à Céline et Rémi.

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Museogames, une histoire à rejouer

Exposition ouverte du 22 juin au 7 novembre 2010 au musée des Arts et Métiers à Paris ; infos pratiques

Billet initialement publié chez Stan et Dam ; image by Loguy spéciale dédicace /-)

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