OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Les Vieilles Charrues, un bon festival “à l’ancienne” http://owni.fr/2011/07/21/les-vieilles-charrues-un-bon-festival-a-lancienne/ http://owni.fr/2011/07/21/les-vieilles-charrues-un-bon-festival-a-lancienne/#comments Thu, 21 Jul 2011 08:53:50 +0000 Sourdoreille http://owni.fr/?p=74294 Cet anniversaire devait tenir toutes ses promesses : celui d’un festival exubérant, gargantuesque et pourtant toujours aussi bon enfant et attaché à son territoire. Comme une immense fête de village où, d’année en année, les habitants auraient invité leurs amis, puis les amis des amis… Pour finir par se retrouver avec plus de 5.000 bénévoles et 240.000 entrées en 4 jours !

Certains imaginaient une programmation mythique pour cette édition anniversaire. On a entendu les noms de Daft PunkNeil Young ou même des Rolling Stones circuler ! Rien de tout ça finalement. Les Charrues sont restées fidèles à elles-mêmes : une programmation foutraque, ou en trois heures, on peut s’enchaîner ScorpionsSnoop Dogg et Mondkopf ! Une programmation concoctée à base de grosses têtes d’affiches françaises façon variet’ (Jean-Louis Aubert, Eddy Mitchell, Yannick Noah…) et quelques jolis coups (PJ Harvey, Lou Reed, Cypress Hill…). Derrière ces locomotives (on oublie volontairement Guetta), une centaine de groupes tout aussi divers dans leur style, leur nationalité et leur niveau de notoriété. C’est un peu comme à la fête foraine : il y en a pour tous les goûts, et à toute heure…

Cette prog’ des 20 ans a été critiquée. Et pourtant, en moins d’une journée, les 105.000 pass 3 ou 4 jours ont été vendus. Un commerce au noir a fleuri sur la toile, à tel point que le festival a dû mettre en place un système de bourse d’échange pour éviter les dérives (des pass proposés à 600 euros et un procès gagné contre un site anglais). Étonnant ? Pas tant que ça…

Les Vieilles Charrues, c’est le festival « à l’ancienne » par excellence. Celui qui jouit d’une côte d’amour irrationnelle et totalement déconnectée des aléas artistiques (et par la même de la surenchère des cachets). On y vient avant tout pour y retrouver une ambiance. Les bénévoles et les festivaliers font la force et l’attrait de ce festival. Les groupes, eux, se doivent de réaliser la bande-son pour cet étrange village de petits Gaulois bien décidés à faire la fête jusqu’à plus d’heure.

On pourrait penser qu’il s’agit d’une spécificité bretonne, voire des Charrues. Pourtant, une étude anglaise sur les festivaliers en Europe montre que le premier critère pour se décider à venir ou non sur un festival, ce n’est pas la programmation mais le nombre d’amis qui seront présents. La propreté des toilettes compte presqu’autant que la programmation…

Lives

Notre histoire avec les Bloody Beetroots a débuté il y a plus d’un an, à Panoramas. Ce jour d’avril 2010, les trois Italiens masqués retournaient littéralement la petite ville de Morlaix. On en avait alors profité pour capter un live démoniaque

De retour en terres bretonnes avec leur nouveau spectacle « Church Of Noise », les potes de Steve Aoki étaient attendus ce week-end aux Charrues. Quelques minutes en amont de leur live, nous les avons suivis pour immortaliser leur entrée en scène devant plusieurs dizaines de milliers de furieux, sur la scène Glenmor…

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Notre première rencontre avec les gais lurons québécois Misteur Valaire s’est faite il y a un an autour d’un jeu un peu bizarre. Depuis, on les a vus sur scène chez eux, au Québec, et on s’est dit que les Montréalais méritaient bien qu’on immortalise l’un de leurs concerts.

Sur la scène Grall, France, DRouin, Jules, To, Luis ont réveillé les corps humides, l’heure de l’apéro à peine passée. Voici Ave Mucho, hymne à la fête et à la bonne humeur :

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Dans le sillage d’une bien chouette soirée sur la scène Grall (Misteur Valaire, Tiga…), l’ovni Crystal Fighters a débarqué à Carhaix. Ce projet musical hors-cases mélange rock, électro, folklore basque et même quelques incursions dubstep. Le concert des anglo-espagnols restera une des révélations du festival. Il ne vous reste plus qu’à vous jeter sur ce live !

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Demander à un rappeur d’avoir un bon flow et des textes incisifs. Voilà, à priori, le b.a.-ba requis pour se présenter sur scène, quand on prétend taquiner la rime. Parfois, la réalité est toute autre. Mais quand Marc Nammour se présente à nous pour ouvrir la 20e édition des Vieilles Charrues, on se convainc vite qu’on a ici affaire à un garçon sérieux. Ce rap-là a des choses à dire. Cela peut paraitre prise de tête. C’est tout le contraire.

En face d’Olivia Ruiz, le son rock de La Canaille est une bonne mise en jambe, et surtout un bel éveil des sens et des consciences. Nous avons filmé Par temps de rage, morceau éponyme du second album du groupe, paru en ce début d’année.

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On ne vous a jamais raconté notre première rencontre (ratée) avec Goran Bregovic. C’était il  y a un an, au Foin de la Rue. On devait l’interviewer. La thématique de l’interview (l’enfance) ne lui avait pas plu, et il avait tourné les talons.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, Goran Bregovic a posé le pied pour la première fois à Kerampuilh cette année. Pourtant, il était évident que la rencontre entre le public des Vieilles Charrues et le natif de Sarajevo serait un chouette moment. Tête d’affiche d’une soirée à Grall dédiée aux musiques de l’est, le gazier s’est dépassé. Et le public, comme bien souvent, ne s’est pas fait prier.

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Acoustique

Il y a des femmes qui transpirent le rock par tous les pores de la peau. Lisa Kekaula est de celles-là. Débarqués de Londres pour faire trembler la scène Glenmor, la chanteuse des Bellrays et ses trois musiciens ont prouvé que la flamme soul-rock est intacte.

Quelques minutes après leur concert, Lisa Kekaula et son guitariste ont débranché le courant et nous ont offert une petite session acoustique, dans leur loge.

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On pensait la trouver avec sa guitare en bandoulière, c’est finalement avec un synthé que Ladylike Lily nous a accueillis dans sa caravane. La jolie Rennaise, qui bénéficie du soutien actif des Vieilles Charrues, est venue passer quatre jours au festival, en voisine. Accompagnée de son ingé-son qui a dégainé un iPad pour l’occasion, Ladylike Lily nous a offert en avant-première l’un de ses nouveaux titres, Kissing Spell, qu’elle jouait pour la première fois. Une histoire de sirène qui ne voulait pas tuer les gens :

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Brèves de Charrues

À la belle étoile. A son origine, l’expression « faire campos » désignait la fin de l’école pour permettre aux enfants de retrouver leur campagne et se coltiner les travaux agricoles, au champ. Deux siècles plus tard, les temps ont bien changé, du côté de Carhaix. Ici, on remet les pendules à l’heure : le camping, c’est chouille, chouille et chouille.

Auto-proclamé meilleur camping de festival en France, ce champ est franchement surréaliste, par instants. Dormir, c’est tricher. L’heure où tout dérape ? L’apéro, bien entendu. C’est à ce moment-là qu’on est allés à la rencontre de ces festivaliers multi-récidivistes de délits carhaisiens. A la rencontre des habitués, pour nous narrer leurs souvenirs et meilleurs moments de ces vingt éditions.

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Après quoi courent-ils ? 13h47. Soit 17 minutes de retard pour une ouverture des portes très calme, même si les files d’attente avaient été doublées cette année. Pour la petite histoire, les premiers à fouler Kerampuilh sont deux quinquagénaires, prenant leurs jambes à leur cou et traçant leur route comme des ados. Pour Scorpions, on parie.

Tout change, rien ne change. Qu’y-a-t-il  de nouveau pour ces 20 ans ? A vrai dire, pas grand chose, et c’est tant mieux. Principal enseignement : le festival est toujours préservé des assauts de marques trop envahissantes. A Carhaix, on joue encore sur terrain neutre.

Girls power. Deux journalistes nous annoncent que 69% des festivaliers sont des filles. Majoritaires, peut-être. Mais nos confrères voient peut-être un peu double, quand même, lorsqu’il s’agit de la gent féminine.

Retour aux sources. En décembre, Olivia Ruiz sera à l’affiche de ‘Un jour, mon père viendra‘, comédie tournée lors de l’été 2010, et où elle donne la réplique à Gérard Jugnot et François Berléand. En conférence de presse, la belle insiste : rien de plus légitime pour celle qui a d’abord une formation de comédienne avant de pousser la chansonnette. Tiens, prend ça, Vanessa Paradis.

God saves Jarvis Cocker. Pulp a joué sur une scène Kerouac désertée par un public soucieux de se placer pour Scorpions. Les irréductibles n’ont pas été déçus du voyage un peu halluciné proposé par Jarvis Cocker, un animal capable de rester classe en faisant mine de montrer son pénis et en se mettant à quatre pattes. Ce mec est grand.

Mondkopf, taille patron. Ce petit génie de la musique électronique tient décidément une côte d’enfer. Initialement prévu sur la scène Grall, honnêtement plus conforme à son statut, l’auteur du somptueux ‘Rising Doom’ s’est vu proposer ensuite la clôture de la grande scène, à condition d’allonger son set de cinq petites minutes. Si ce n’est que ça, alors banco.

Que devient le Doggystyle ? Alors que les vrais gangstas se font plomber dans la rue, Snoop Dogg referait-il son cercle d’amis autour de David Guetta ? On préfère en tout cas le voir avec son spliff et le son west-coast qui le caractérise tant. Plutôt qu’appeler au jump, avec des sons dance machine. Le grand écart est là, et nous, on souffle le chaud et le froid.

Publié initialement sur le blog de Sourdoreille sous les titres Brèves de comptoir des Vieilles Charrues et les Vieilles Charrues, pays de Cocagne

Illustration: Flickr CC PaternitéPas d'utilisation commercialePartage selon les Conditions Initiales StevenLeRoux

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Les concerts de moins en moins accessibles ? http://owni.fr/2011/04/26/les-concerts-de-moins-en-moins-accessibles/ http://owni.fr/2011/04/26/les-concerts-de-moins-en-moins-accessibles/#comments Tue, 26 Apr 2011 15:11:57 +0000 Capucine Cousin http://owni.fr/?p=31657 Il y a quelques semaines, j’ai assisté à un concert de PJ Harvey à La Maroquinerie, une petite salle parisienne de quelques centaines de places, très prisée pour la qualité de son acoustique. Joli concert, j’étais à 4 mètres de PJ, que j’écoute depuis 15 ans et ses débuts avec le très énervé et jouissif Dry. Je n’ai pas boudé mon plaisir, malgré l’auditoire un peu froid…

Nous étions une poignée de privilégiés à voir la grande dame trash british, qui mêlait punk-rock et mélodies folk. D’autant plus privilégiés que la lady n’a donné que deux concerts en France ce printemps, à l’occasion de la sortie de son dernier album, Let England shake : l’un, à l’Olympia – tarifs prohibitifs (60 € la place) – , et l’autre, à La Maroquinerie, auquel j’ai donc eu la chance d’assister en tant qu’invitée… Comme l’ensemble de l’auditoire. Il s’agissait en effet d’un “concert privé”, auquel n’assistaient que des invités, et des gagnants à un jeu-concours organisé par les partenaires, Deezer et Arte Live Web. Eh oui ! Car ce concert organisé par la plateforme d’écoute de musique à la demande Deezer était réservé aux heureux internautes membres de sa communauté ayant gagné des places via un jeu-concours en ligne – et bien sûr aux habituels invités de ce genre d’événements.

Des prix prohibitifs

En résumé, outre un concert à prix prohibitif pour le commun des mortels (non-invités donc), bien loin derrière les places à 30 € de sa tournée de 2002 – preuve que la star néo-punk s’est embourgeoisée ? – ce concert très privé était la seule alternative. Les concerts seraient-ils devenus un loisir de luxe ?

Ou tout simplement, ce n’est peut-être plus une activité rentable pour les maisons de production… Une étude menée sur quatre ans par le Centre national de la chanson, des variétés et du jazz (CNV), publiée cette semaine, montre en effet la galère pour les jeunes artistes à se produire en tournées. Sur 650 demandes d’aide à la production déposées entre 2006 et 2009 (par de jeunes artistes, mais aussi par des musiciens confirmés comme Thomas Dutronc et Jean-Louis Murat), l’étude révèle une baisse de 22% de la durée moyenne par projet et un recul de 21% de la fréquentation. Ouch…

En fait, les “concerts privés” sont un format, une sorte de package de luxe très marketé en plein développement. Terriblement révélateur d’une industrie musicale en pleine déconfiture. En quête de nouvelles recettes. Depuis quelques années, ce nouveau format de concert se fait discrètement sa place dans les grilles de concerts. Il y a le cas particulier de concerts privés au premier degré – ces cas caricaturaux de chanteurs qui se produisent lors d’anniversaires de milliardaires, payés rubis sur l’ongle, ou qui font des sortes de gigantesques ménages, assurant l’ambiance musicale lors de défilés de mode ou de soirées corporate, comme le cas récent de Sting lors d’une teuf pour la lancement de l’Audi A8 (hélas… tout se perd).

Mais une autre sorte de “concert privé” commence à avoir les faveurs des majors : organisé par une marque, il est destiné à sa seule communauté, formé des gagnants à un jeu-concours en ligne, tirage au sort ou autre. On est bien loin du modèle de concerts simplement sponsorisés par des marques – radios, majors musicaux, marques de produits high-tech..

Des concerts qui relèvent autant de l’offre musicale que d’un nouveau package marketing, organisé – certes toujours par des radios et chaînes musicales, mais aussi des marques qui ont plus ou moins à voir avec cet univers : Deezer (le site de streaming musical) et Arte Live Web pour le concert privé de PJ Harvey, la Fnac pour ses Fnac Live (prochain jeu-concours : Moriarty…). L’occasion de générer des contenus exclusifs, qui seront accessibles en ligne à sa seule communauté : ce que propose SFR sur son portail SFR Live Concerts. Car l’opérateur téléphonique s’est lui aussi engouffré dans la brèche, en ouvrant son Studio SFR et ses showcases en 2008.

Co-branding et charity-business

Pour d’autres, les concerts privés sont un produit d’appel marketing pour attirer la clientèle prisée des djeuns… Jackpot pour la Société Générale, qui s’est associée à Universal Music pour organiser les concerts So Music. C’est en septembre 2008, lorsqu’ils ont lancé une carte bancaire co-brandée (un “nouvel espace publicitaire”, comme j’en parlais alors dans ce billet), “So’ Music”, destinée aux djeuns (important de les fidéliser.. pour qu’ils restent ensuite dans ladite banque), leur offrant entre autres des places de concerts à tarifs réduits… Concerts privés organisés exclusivement pour eux. Une forme de sponsoring d’un nouveau genre, en somme.

Même le charity business s’empare de ce format de micro-show exclusifs. Depuis le 4 avril, plusieurs chanteurs – Raphaël ouvrait le bal au Grand Palais – se sont succédés à des concerts privés réservés aux bénéficiaires d’un tirage au sort parmi des prêteurs (au minimum 20 euros) de MicroWorld, une plateforme de mircrocrédit qui met en relation prêteurs et entrepreneurs.


Article publié initialement sur Miscellanees.net sous le titre Les “concerts privés”: les concerts sont-ils devenus un loisir de luxe ?

Illustrations Flickr CC Christing-O K-Meron et Silent(e)

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Retour sur Music Net.Works #2 – “Le concert 2.0: l’expérience du live augmentée ?” http://owni.fr/2011/04/15/retour-sur-music-net-works-2-le-concert-2-0-lexperience-du-live-augmentee/ http://owni.fr/2011/04/15/retour-sur-music-net-works-2-le-concert-2-0-lexperience-du-live-augmentee/#comments Fri, 15 Apr 2011 17:10:57 +0000 Hugo Amsellem http://owni.fr/?p=57134 Hugo Amsellem (@HugoAmsellem) revient sur la seconde édition de Music Net.Works, le rendez-vous des acteurs de la musique, du web et des nouvelles technologies, lancé à l’initiative d’OWNImusic, Silicon Sentier et le Bureau Export de la musique française. Après un premier débat portant sur l’avenir du fichier musical en février dernier, la question du live et de l’expérience qui y est associée a été abordée par un panel de professionnels. Autour de Nico Prat, journaliste et maître de cérémonie pour la soirée, étaient regroupés Christopher Esclapez (Grandcrew), Vittorio Strigari (Awdio), Pierre-Alexandre Vertadier (TS Prod), Christophe Albric (La Blogothèque) et Joël Ronez (pôle web d’Arte).

Pour cette deuxième édition des Music Net.Works, La Cantine accueille des professionnels du live avec un débat orienté par la problématique «Le concert 2.0 : l’expérience du live augmentée ?».

Cette fois-ci le modèle de la conférence/débat, modérée par Nico Prat (@nicoprat) prend un format sensiblement différent avec une réelle interactivité inter-panélistes. Les intervenants, principalement orientés sur les nouveaux modes de consommations dématérialisés du live, n’ont pas chacun détaillés leur vision de la problématique en guise d’introduction, mais ont présenté leurs business respectifs. De cette introduction a découlé – et nous y reviendrons dans l’article – un débat avec des prises de positions intéressées et parfois subjectives.

Premier à prendre la parole, Christopher Esclapez de GrandCrew (diffusion de concerts en direct ou en différé) introduit l’entreprise. Grandcrew part du constat suivant : entre les grosses productions et les productions amateurs (entendre youtube+iPhone), il existe une réelle opportunité de visibilité pour des artistes qui ne disposent pas d’un budget conséquent. Pour donner une place à ces artistes, Grandcrew propose de retranscrire en vidéo l’expérience du concert. La création de valeur est également valable pour la salle, puisqu’elle bénéficie conceptuellement d’un rayonnement international. Pour autant, et Christopher l’avoue, le concept n’est pas simple pour les acteurs de la chaine de valeur, d’autant plus qu’il faut trouver un modèle économique pour financer/monétiser un écosystème. Et c’est le reproche implicite que les anciens modèles en place feront aux start-ups sur ce segment. L’innovation par le business model ne peut pas remplacer les revenus actuels, et ne se place uniquement comme un modèle de complément dans un premier temps.

Pour Vittorio Strigari, fondateur et PDG d’@Awdio, le besoin des artistes est de se rapprocher de ses fans. Le constat qui a précédé la création de son entreprise part de la frustration qu’il a connu de rater des setlists de DJ par manque de disponibilités. D’où la problématique : «Pourquoi ne pourrait-on pas écouter ce qui se passe en live sans y être» et l’initiative Awdio. Mais derrière ce constat existe un business model encore émergent qui doit valider les hypothèses qu’il soulève. Ainsi Vittorio explique que le marché potentiel du live streamé est de 3 milliards d’internautes et bientôt mobinautes, ce qui est un raccourci tentant mais peu pertinent sur ces problématiques. Avec du Pay-as-you-go, de la publicité en pré-écoute, un abonnement annuel ou des alertes concerts, Awdio doit s’inscrire dans une logique de volume sans pourtant avoir validé la propension des utilisateurs à payer pour cette proposition de valeur.

Joël Ronez, Responsable du pôle web d’Arte France tient un discours plus macro, avec une réflexion sur l’état d’une industrie et l’émergence de nouvelles pratiques. Il commence par se poser la question de la place de producteurs. Le contenu est présent online, donc potentiellement piratable et reproductible à l’infini gratuitement. Conséquemment, il est légitime de se demander si les producteurs ont peur de ces pratiques, et comment ils perçoivent la solution du streaming vidéo ? Selon Joël, la situation n’est pas comparable à celle que connait actuellement l’industrie musicale:

Le darwinisme économique à réglé le compte des majors qui pensaient pouvoir contrôler le téléchargement

Pour les artistes, la captation et streaming vidéo est une manière de contrôler son image et parallèlement d’avoir un produit de qualité pour mettre en avant son oeuvre. En résumé, c’est un produit de complément/promotion, et pas un produit de substitution comme peut l’être le streaming de musique. Donc l’artiste n’est que rarement contre ces initiatives de captations professionnelles. Joël Ronez parle alors du modèle économique derrière les différentes initiatives. Arte est premièrement producteur et financé par les français. Cette caractéristique va permettre à la chaine de produire des programme et contenus que les autres ne pourraient pas produire.

Le live, à part Woodstock, à la télé et dans le web ça ne fait pas d’audience. Il faut du LOL et du cul (J. Ronez)

Mais Arte est aussi un diffuseur et à ce titre l’arrivée d’un nouveau canal de diffusion comme internet est perçu positivement mais aussi pragmatiquement. En effet Internet permet à une chaine d’exister sur un territoire avec une offre de contenu. Mais internet par ses usages spécifiques de consommation, oblige aussi Arte à offrir une récurrence et une exhaustivité de contenus. Contrairement au média TV, internet contraint à une logique de longue traine puisqu’il n’existe pas ou très peu de rendez-vous de masse. Et sur ce nouveau média – que Joël qualifiera de niche – Arte n’a pas vocation à innover mais à monitorer, évaluer et suivre les innovations. En effet les coûts de production et de captation professionnelle demandent une maîtrise de la chaine de valeur dans sa globalité.

Conséquemment pour des évènements musicaux ou sportifs, la gestion logistique, la gestion des droits et donc le financement consenti ne positionnent pas Arte et des acteurs semblables dans la gestion de l’innovation radicale et l’exploration de nouveaux business models. D’où sa remarque : «Producteur c’est aussi un métier qui ne s’improvise pas» mais aussi «Le live, à part Woodstock, à la télé et dans le web ça ne fait pas d’audience. Il faut du LOL et du cul». Joël Ronez a le mérite d’avoir une réflexion/vision qui prend en compte les différents acteurs de l’écosystème et de savoir y positionner Arte.

De son coté, le producteur de spectacle Pierre-Alexandre Vertadier représente seul le live traditionnel. Sa première remarque sera de ne pas enterrer trop vite les maisons de disques, puisqu’elles financent encore la création et donc la garantissent. Pour lui, il est primordial de rappeler que le concert n’est pas simplement le droit moral de l’artiste. Il signe également avec un producteur phonographique qui a l’exclusivité sur les droits de fixation et d’enregistrement live. Dans cette gestion des droits, le producteur de spectacle n’a aucun droit voisin et n’a par conséquent aucune intérêt aujourd’hui à innover sur des usages augmentés du live. Effectivement, sans droits, il se retrouve pieds et poings liés aux ayants-droits qui contrôlent la nature de l’exploitation des oeuvres. Et Vittorio Strigari de dire “les producteurs de spectacle sont un frein à l’innovation”. Cette remarque suggère qu’il revient aux producteurs de spectacle la responsabilité de trouver des revenus complémentaires pour ses concerts. Ce constat est en plusieurs points biaisé et omet le cadre juridique lourd que l’on vient d’aborder. L’innovation et la recherche de monétisation est opérée par des acteurs qui ont un intérêt économique à moyen/long terme d’investir sur l’exploration. Aujourd’hui ces incitants économiques sont limités par des barrières à l’entrée juridique et des investissements déjà lourds. Pierre-Alexandre Vertadier de rappeler que la nouvelle économie du live ne permet pas de recouper les investissements et ne garantit pas encore la rémunération des acteurs de la chaine de valeur, ni la création. La question induite est de savoir si seul l’Etat peut aujourd’hui financer la musique live sur le web ? Une remise en cause directe des modèles proposés par Awdio et GrandCrew.

Du fait de l’activité des panélistes, la problématique a été orientée sur la consommation dématerialisée/web d’un concert et les innovations autour. L’expérience augmentée du concert n’a que très peu été abordée alors qu’elle implique une partie de la valeur ajoutée qui peut être proposée au consommateur. Pourtant il existe de réelles opportunités de création de valeur d’usage et de création de valeur économique qui permettrait de ne pas considérer l’innovation autour du concert comme une simple économie de complément. Et Pierre-Alexandre Vertadier de dire à juste titre qu’il existe de réelles opportunités sur ce créneau mais que les salles sont sous-équipées technologiquement pour soutenir de telles initiatives. Pourtant pendant le concert le fan atteint le niveau optimal de sa propension à consommer et à interagir. Il ne s’agit pourtant pas d’impliquer totalement le fan dans la programmation et le déroulement du concert, ce qu’a fait remarquer à juste titre Christophe Abric, mais comprendre comment l’engager et le monétiser. La limite est définie par le risque de transformer le concert en produit avec les fans pour directeurs artistiques.

Ce qui aura manqué lors de cette deuxième édition des MusicNetWorks est indéniablement le point de vue des ticketeurs (digitick, etc…) qui commencent être les seuls acteurs réellement innovants sur le concert réel. Ainsi la valeur se créée régulièrement sur la fin de la chaîne de valeur et ces acteurs sont logiquement tentés de prendre une position dominante. Il existe de vraies problématiques, et la position de ces acteurs rappelle en quelques points la position d’Apple sur la distribution numérique il y a quelques années.

Rendez-vous en juin pour la troisième édition de Music Net.Works !


D’autres compte-rendus du débat sur AF83media.com et le blog de Plemi.

www.musicnetworks.org / @musicnet_works / facebook.com/musicnetworks

Crédits photos : Ophelia Noor/Owni CC-by-nc-sa

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http://owni.fr/2011/04/15/retour-sur-music-net-works-2-le-concert-2-0-lexperience-du-live-augmentee/feed/ 4
Radiohead: les fans sont aussi clipeurs http://owni.fr/2011/04/15/radiohead-les-fans-sont-aussi-clipeurs/ http://owni.fr/2011/04/15/radiohead-les-fans-sont-aussi-clipeurs/#comments Fri, 15 Apr 2011 16:15:06 +0000 Loïc Dumoulin-Richet http://owni.fr/?p=57098 Leur dernière trouvaille: publier un journal parallèlement à la sortie de leur album The King of Limbs. Les Britanniques emmenés par Thom Yorke sont spécialistes quand il s’agit de réinventer de nouvelles manières de faire de la musique. Et du business. Pour leur précédant album In Rainbows, ils décidaient de laisser les fans libres de choisir le prix à payer. Une générosité qui leur a été rendue, avec créativité et en vidéo, par des fans des quatre coins du monde.

6 passionnés + 60 cameramen = un live gratuit

Grâce à six passionnés et une soixantaine de cameramen d’un soir, le concert donné à Prague le 23 août 2009 a été filmé sous une multitude d’angles et est aujourd’hui proposé en téléchargement gratuit sur le site du projet.

Quid de la qualité audio ? Les vidéos de concerts réalisées par le public pêchent en effet souvent par un son médiocre. Pas ici, puisque Thom Yorke et sa bande, bluffés par le travail des fans à la vue d’un premier teaser et d’une chanson entièrement montée, leur ont fourni gratuitement les masters du show. “La confiance qu’ils nous ont témoignée en [les] partageant nous a flattés et honorés” s’enthousiasme Nataly, qui a bien voulu répondre à nos questions par mail.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Celle-ci, admiratrice française du groupe depuis quinze ans, a rassemblé une équipe de six personnes pour la post-production, l’un venant de République Tchèque, les autres de New York ou encore du Royaume-Uni, tous animés par la même ferveur pour Radiohead. Techniquement, les choses se sont mises en place très simplement, même si diriger une telle équipe de tournage peut s’avérer délicat, comme nous l’explique la jeune femme :

J’avais l’espoir de pouvoir trouver des volontaires qui accepteraient de se placer à des endroits précis pour avoir des angles bien définis, mais c’est beaucoup demander car les fans ont en général envie d’être au plus près de la scène et au milieu, face à Thom !

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Le pay what you want enchante les fans (et le groupe)

Lorsque l’on interroge les fans sur l’option de pay what you want choisie par le quintette anglais en octobre 2007, ils affirment avoir été “enchantés de pouvoir se procurer le dernier album de leur groupe préféré à petit prix”. Pour rappel, et selon les données annoncées par Comscore, 62% des 1,2 millions d’internautes ayant téléchargé l’album l’ont fait sans contrepartie financière. Ceux qui ont choisi de rétribuer les artistes l’ont fait à hauteur de 6$ en moyenne. Une belle opération au final, puisqu’en choisissant de se passer d’intermédiaires, le groupe a empoché l’intégralité des revenus générés par In Rainbows.


Mais ici l’aspect financier est vite balayé par ces fans uniquement animés par l’envie de faire partager à toute leur communauté un live inédit et de qualité, puisque selon Nataly “le projet a entièrement été réalisé bénévolement et il n’y aura aucune retombée financière” ni pour le collectif, et encore moins pour le groupe. Même si celui-ci bénéficie maintenant d’un beau support live de sa dernière tournée. Cette expérience, déjà tentée dans une moindre mesure par les fans du groupe Nine Inch Nails serait-elle une nouvelle manière d’envisager la relation fan-artiste ? C’est en tous cas un pas de plus vers la prise en compte par les artistes de la créativité de leur fans.

Cliquer ici pour voir la vidéo.


Article initialement publié sur OWNImusic

Illustration CC FlickR par matthewb

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Grandcrew: le live à tout prix http://owni.fr/2011/04/15/grandcrew-le-live-a-tout-prix/ http://owni.fr/2011/04/15/grandcrew-le-live-a-tout-prix/#comments Fri, 15 Apr 2011 15:35:05 +0000 eddie-williamson http://owni.fr/?p=57101

De Fabchannel à Grandcrew

Connaissez-vous Fabchannel ? De 2000 à 2009, ce site néerlandais enregistrait et diffusait des concerts en direct à ses visiteurs. Ces concerts étaient filmés au Paradiso à Amsterdam, et étaient ensuite visionnables en différé ce qui constituait, pour les artistes qui en avaient besoin, un outil de promotion formidable.

Christopher Esclapez s’est inspiré de l’idée originale de Fabchannel pour créer Grandcrew. Franco-américain, DJ, il est revenu en France pour continuer ses études d’ingénieur au cours d’un MBA à l’INSEAD (école de management ultra-cotée). Son projet de fin d’année, c’est tout simplement l’embryon de Grandcrew. Il a obtenu un précieux soutien financier de la part de ScientiPôle (un fonds d’amorçage pour les entreprises) et de quelque business angels, qui ont permis de mettre le projet en orbite.

L’idée était de faire comme Fabchannel, la différence étant que ce dernier ne filmait que dans une seule salle. À Paris sont organisés chaque semaine des dizaines de concerts, autant d’opportunités pour Grandcrew de mettre en place des partenariats et de dépêcher sur place son équipe. Le site ambitionne aujourd’hui d’être présent dans toutes les capitales culturelles européennes, ainsi que dans les meilleurs festivals européens (des contacts sont pris avec les organisateurs du festival de Dour, de Sziget, des Eurockéennes, de la Route du Rock…).

Fabchannel n’avait pas réussi à développer un modèle économique viable. Grandcrew tente à son tour de relever le défi. Je peux vous dire que c’est couillu. Dans mon esprit, « start-up + internet », ça va super bien ensemble, mais dès que vous rajoutez « musique » dans le mix… Entre les majors du disque restés au 20ème siècle, l’absolue nécessité de générer un flux financier nécessaire à la rémunération de tous les acteurs de la « chaîne du live », en y ajoutant la sangsue SACEM, le tout en proposant quelque chose de qualité… À part confier la tâche à Ethan Hunt, Jack White (il peut tout faire) et Jack Bauer réunis, ça me paraît mission impossible. Heureusement chez Grandcrew, ils pensent différemment !

Le live pour tous

Commençons par la troisième problématique: proposer du contenu de qualité. Grandcrew filme et diffuse ses concerts en haute qualité, que ce soit au niveau de l’image et du son. La HQ, c’est le mantra-maison. Les concerts sont filmés de manière assez classique: on a l’impression d’être devant un DVD live, sans recherche artistique aussi poussée que chez Vincent Moon ou Ray Concepcion. Mais quand vous filmez Monotonix aux Eurockéennes, forcément il faut s’attendre à tout sauf à quelque chose de classique. Lors de la Route du Rock, Grandcrew a également réalisé des à-côtés en forme de sessions acoustiques (la jolie St. Vincent par exemple).

Stan Bertin est en charge de la ligne artistique et Anousonne Savanchomkeo des partenariats et de la communication (et de répondre aux questions des blogueuses curieuses). L’équipe est très branchée artistes indépendants: Grandcrew soutient la création musicale et ne filme et met en avant que les artistes ayant une vraie valeur artistique. Ce concept de valeur artistique peut être débattu,  jugez plutôt : Beach House, De La Soul, Black Lips, Crystal Antlers, Ratatat, Roots Manuva, Gush, Svinkels, Baden Baden, Vetiver, Vandaveer, HEALTH, The Heavy, The Asteroids Galaxy Tour … Notez que ces choix ressemblent beaucoup aux miens, je ne suis donc pas très objective. À vous de juger si ces groupes ont une vraie valeur artistique!

La question de la rémunération

La seconde problématique : rémunérer tous les acteurs de la chaîne du live, c’est-à-dire le label, le producteur (le tourneur ou la salle directement), la salle et la SACEM.

Aaaah, la SACEM. Elle collecte et gère les droits d’auteurs des œuvres musicales de ses adhérents. Notez que la SACEM relève du droit privé, bien qu’elle soit chargée d’une mission de service public, ce qui fait qu’elle n’est pas soumise aux organismes publics de contrôle comme la Cour des Comptes. Notez aussi que la SACEM refuse à ses adhérents de diffuser sous des licences ouvertes comme la licence Creative Commons. Elle interdit aussi à ses adhérents de diffuser gratuitement leurs œuvres sur Internet, sauf sur leur propre site officiel (en écoute, mais pas en téléchargement), alors qu’ils en sont eux-mêmes les créateurs. Aaaah, la SACEM.

Mais il faut faire avec. Et Grandcrew met un point d’honneur à vouloir rémunérer tous ceux qui font que les concerts qu’ils filment soient possibles. Ainsi que la SACEM.

Jusqu’à présent, tout le contenu de Grandcrew était accessible gratuitement. Il fallait que le site se fasse un nom sur la Toile et prouve qu’il existe une demande pour ce qu’il propose. Convaincue que c’est le cas, et soutenue par les salles partenaires, ses investisseurs privés, la blogosphère musicale et surtout ses utilisateurs, l’équipe de Grandcrew passe maintenant à l’étape suivante: mettre en place un modèle économique viable et équitable.

Car pour le moment, les fins de mois sont difficiles. Filmer et diffuser un concert coûte cher. Dans cette affaire, il n’y a que Grandcrew qui prend des risques : le label et la salle récoltent sans rien payer les fruits promotionnels que sont les concerts diffusés sur le site. Payer la SACEM, l’équipe, l’enregistrement du concert, le montage, le site, le serveur, la communication… Grandcrew peine à garder la tête hors de l’eau. Il est temps pour eux de rentabiliser au maximum leur contenu, sans dévier de leur ligne éditoriale et artistique exigeante.

En clair, il est temps pour nous, internautes, d’accepter le fait que si on veut du contenu exclusif et de haute qualité, débourser quelques euros est nécessaire. Comme on peut le lire sur la page d’accueil en forme de pierre tombale de Fabchannel :

the mantra stays the same: no money, no content.

Contrairement à la radio ou à la télé, Internet n’est toujours pas perçu par l’industrie musicale comme un partenaire. On se situe toujours dans la phase de cohabitation où chacun se jette des assiettes à la gueule. Sur Grandcrew, donc, il y aura toujours des concerts gratuits, et toujours un titre gratuit par concert. Pour le contenu payant, concrètement, ça donnera ça :

- Streaming : 1,99 ou 2,99€ par concert selon l’artiste et la taille de la production

- Téléchargement : 9,99€ pour la vidéo (format mp4), 8,99€ pour l’audio (séquencé et proposé au format mp3 et format lossless – « sans perte de qualité »). Comptez 14,99€ pour le package vidéo + audio.
Ils réfléchissent également à une formule d’abonnement qui donnerait accès à tous les concerts. L’équipe de Fabchannel y avait réfléchi également, mais s’était rendue compte qu’ils n’avaient pas assez de contenu à proposer à leurs abonnés pour justifier le prix de l’abonnement. Grandcrew ne devra pas donc pas ménager ses efforts et filmer un maximum de concerts intéressants ! L’objectif est de se positionner comme un véritable média, avec des news, des interviews, des chroniques de disques, et tutti quanti.

De plus, pour ceux et celles qui viennent physiquement au concert, Grandcrew vendra une carte de téléchargement au prix de 10€ qui leur permettra de télécharger le package vidéo + audio. Cette dernière offre est particulièrement intéressante je trouve. Imaginez: vous venez d’assister à un concert qui vous a mis sur le cul et vous voyez le stand Grandcrew qui vous propose de revivre le concert quand vous voulez, ou de le faire vivre à vos amis. Et quand Grandcrew se mettra à la 3D, je ne vous raconte même pas le délire.

De belles potentialités futures

Avant d’en arriver là, il y a du chemin. Le récent partenariat avec le Bataclan montre que les salles sont de plus en plus intéressées par l’offre de Grandcrew. Les majors, comme d’habitude, sont en retard, très en retard. Un exemple : si Grandcrew veut filmer un artiste signé chez Universal, il y a d’abord géolocalisation du contenu (vous ne pourrez pas voir le concert si vous habitez autre part qu’en France, par exemple), et de plus la major n’autorise qu’un mois de diffusion.

Les majors mettent en place de grosses limitations sur l’exploitation de leur catalogue, comme la géolocalisation ou l’exploitation très limitée dans le temps. Rappelons que dans l’histoire, la major n’a strictement rien eu à faire (si ce n’est, comme on me le rappelle en commentaire, faire connaître l’artiste). Vous avez dit « délirant » ? Leurs patrons semblent toujours penser qu’Internet est en train de tuer l’industrie musicale. Internet ne fait que changer les règles du jeu et redonne à la création le premier rôle. Quand les majors auront compris ça, elles pourront peut-être cesser d’avancer à reculons.

Grandcrew.com est un site créateur de valeur ajoutée de très haute qualité, un outil promotionnel exceptionnel pour les artistes et les salles de concerts. L’offre est excellente, l’inconnue est la demande. Les internautes aficionados de concerts seront-ils prêts à payer ? Les labels, salles de concerts et festivals vont-elles finir par se rendre compte du potentiel rémunérateur du service proposé par Grandcrew ?

Créations de DVD, ventes de concerts à des chaînes de télévision, publicité sur le site… Toutes les manières de rentabiliser le contenu sont envisagées. Comptez sur Grandcrew pour ne pas se retrouver à la botte des annonceurs ou des labels, ou pour changer leur ligne artistique et se retrouver à filmer Lady Gaga. Croître en notoriété sans perdre de vue son « éthique » est un sacré défi.

Et puis comme me le souffle Anousonne : « faire un White Stripes chez Beggars ce serait le rêve ». Tu m’étonnes. En attendant Jack White, Grandcrew travaille actuellement sur d’autres grands artistes. Du très lourd. Stay tuned !


Article initialement publié sur le blog ” Le Choix de Mlle Eddie

Crédits photos : FlickR CC parttimemusic ; joostnuijten ; drakelelane ; haniamir

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LCD Soundsystem fait ses adieux http://owni.fr/2011/04/04/lcd-soundsystem-fait-ses-adieux/ http://owni.fr/2011/04/04/lcd-soundsystem-fait-ses-adieux/#comments Mon, 04 Apr 2011 15:52:11 +0000 Loïc Dumoulin-Richet http://owni.fr/?p=31450 L’événement musical du weekend a eu lieu à New York, berceau du groupe LCD Soundsystem. Le groupe y avait choisi l’arène du Madison Square Garden pour donner son ultime concert devant un public tout de noir et blanc vêtu, conformément au souhait de James Murphy et sa bande.

Le set, d’une durée de trois quarante, a été capté et diffusé en direct sur internet. On parle même d’une éventuelle sortie en DVD puisque le réalisateur Spike Jonze a été aperçu dirigeant les cadreurs aux abords de la scène new-yorkaise.

Avec notamment la participation du groupe canadien Arcade Fire sur le titre North American Scum, le show était semble-t-il the place-to-be. Du moins si l’on en croit les chiffres : les 14 000 places se sont en effet écoulées en… 15 secondes ! Les billets s’échangeaient au marché noir pour 1500$, poussant le leader de la formation à réagir sur Twitter :

1500$ pour un billet ? Allez vous faire foutre, les revendeurs. Vous êtes des parasites et je vous HAIS. Je vais essayer de trouver un moyen d’entuber ces co**ards. PEU IMPORTE CE QUE NOUS FAISONS, NOUS VOIR EN LIVE NE VAUT PAS AUTANT D’ARGENT.

Au vu des problèmes rencontrés par les fans au moment de la mise en vente des places, James Murphy a publié un communiqué mettant en cause les speculateurs achetant de nombreux billets pour les revendre plus chers aux fans n’ayant pu s’en procurer (en anglais “scalpers”). Il est consultable ici, en anglais.

Retrouvez-ci dessous l’intégralité du concert ainsi que la setlist.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Set 1:
2:10 Dance Yrself Clean (with “I’m Not In Love” by 10cc intro)
12:40 Drunk Girls
17:09 I Can Change
23:45 Time To Get Away
28:16 Get Innocuous!
35:18 Daft Punk Is Playing At My House
41:45 Too Much Love
46:53 All My Friends
55:30 Tired (with “Heart of the Sunrise” by Yes snippet)

Set 2:
45:33 Première partie
45:33 Deuxième partie (avec la participation de Reggie Watts)
Sound of Silver
45:33 Troisième partie
45:33 Cinquième partie (avec la participation de Shit Robot)
45:33 Sixième partie
Freak Out/Starry Eyes

Set 3:
1:54:39 Us v Them
2:04:00 North American Scum (avec la participation d’Arcade Fire)
2:11:45 Bye Bye Bayou (reprise de Alan Vega)
2:16:30 You Wanted A Hit
2:24:07 Tribulations
2:29:15 Movement
2:33:48 Yeah (Crass Version)

Set 4:
2:45:30 Someone Great
2:53:06 Losing My Edge (contient un extrait de “Da Funk” de Daft Punk)
3:03:36 Home

Set 5:
3:15:53 All I Want
3:22:18 Jump Into the Fire (reprise de Harry Nilsson)
3:30:30 New York, I Love You But You’re Bringing Me Down (intro sur “Twin Peaks Theme” d’Angelo Badalamenti)

Crédits photos : FlickR CC lisztless, marksdk

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Birdy Hunt au Bus Palladium : un petit goût de Radiohead! http://owni.fr/2011/02/16/birdy-hunt-au-bus-palladium-un-petit-gout-de-radiohead/ http://owni.fr/2011/02/16/birdy-hunt-au-bus-palladium-un-petit-gout-de-radiohead/#comments Wed, 16 Feb 2011 15:37:02 +0000 Loïc Dumoulin-Richet http://owni.fr/?p=30384 Si vous nous lisez depuis quelques mois, vous savez que nous suivons attentivement les jeunes rockers parisiens de Birdy Hunt, qui nous ont offert le titre Only Love ici même. Après un premier concert au Bus Palladium en octobre dernier, le sextet réinvestit la mythique salle parisienne en tête d’affiche le samedi 19 février prochain.

Pour l’occasion le groupe voit grand et propose à ses fans une opération originale dans le style de celle mise en place par les fans de Radiohead en août 2009, et dont nous vous parlions en septembre dernier. Samedi, les fans de Birdy Hunt seront invités à filmer sous quelque format que ce soit l’une des chansons du set, puis à envoyer leur(s) vidéo(s) qui seront ensuite montées pour former un clip collaboratif. Nul doute que Marc et sa bande pourront compter sur leur fan base de plus en plus solide, et largement réactive lors de la sortie de leur premier EP en téléchargement libre sur leur site, ainsi qu’en vinyle.

A l’occasion du concert du 19, nous vous proposons de gagner 5×1 place pour aller applaudir les Birdy et participer à cette opération qui promet un joli résultat. Pour jouer ? Suivez notre Twitter entre mercredi et samedi, toutes les instructions y seront.

Le groupe, en partenariat avec OWNImusic, vous proposera également de gagner un verre en sa compagnie après le concert, ainsi qu’un vinyle dédicacé. Pour jouer ? Il vous suffira de prendre l’une des cartes distribuées à l’entrée de la salle, et d’espérer qu’elle soit tirée au sort par Birdy Hunt au cours du concert. Vous pourrez également accéder à un site spécialement crée par OWNImusic pour l’occasion, grâce au QR code imprimé sur la carte.

A samedi donc pour une bonne dose de rock’n'roll !

Et pour écouter Birdy Hunt, c’est par ici ! http://onlylove.viinyl.com/

BIRDY HUNT – Pictures of the None by birdyhunt

www.birdyhunt.fr ?twitter.com/BirdyHunt ?facebook.com/birdyhuntofficial

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Musique et réseaux sociaux : une relation amour/haine ? http://owni.fr/2010/12/09/musique-et-reseaux-sociaux-une-relation-amourhaine/ http://owni.fr/2010/12/09/musique-et-reseaux-sociaux-une-relation-amourhaine/#comments Thu, 09 Dec 2010 09:39:32 +0000 garrett-goodman http://owni.fr/?p=28674 Le simple fait d’être un internaute avisé visitant OWNImusic veut dire que vous avez été, d’une manière ou d’une autre, victime de la “musique sociale”.

Vous avez peut-être vous même partagé, supporté ou vanté un de vos groupes, chansons ou artistes préférés auprès de tous vos amis virtuels.

En faisant cela, vous avez peut-être contribué à la disparition de l’expérience bouleversante, de la frénésie qu’engendre l’écoute d’un concert live. Ou peut-être avez vous simplement partagé une chanson géniale avec vos connexions sur Internet. La question est donc de savoir comment votre action impacte ceux qui font de la musique.

Cette musique sociale, cette musique en réseaux, est-elle la meilleure amie des groupes ou leur pire ennemie ?

Musique socialisée

L’industrie de la musique en ligne commence à prendre un sérieux tournant. Elle devient de plus en plus sociale, mobilisant les connexions entre les fans dans les réseaux pour diffuser la bonne parole (le bon son, en l’occurence), et faire en sorte que les gens achètent de la musique plutôt que de la pirater. Tout est question de découverte : avec le déclin de la radio, le marketing traditionnel et les relations presse se sont transformées en stratégies dans les médias sociaux, et les groupes, grands et petits, utilisent les réseaux pour atteindre leurs fans. Examinons quelques évolutions récentes.

Ping flop

Apple a lancé Ping en septembre de cette année, avec pour intention de créer un réseau social centré sur la musique, en permettant aux 160 millions d’utilisateurs d’iTunes de recommander de la musique et des artistes à d’autres fans sur iTunes, et de créer une communauté de partage et un forum de discussion sur la musique. Il est devenu possible pour les groupes de se créer leur propre page à destination des fans et de poster des pistes exclusives achetables directement via iTunes. Ce qui a réellement été lancé était loin d’être social et de faciliter le partage.

Twitter donne des ailes à Ping

Apple a tenté de lever ces frustrantes limites en autorisant les utilisateurs à relier leur compte Ping avec leur compte Twitter, et à diffuser tous leurs billets, ‘likes’ et chroniques directement sur la plateforme de microblogging. Les tweets incluent des liens vers des extraits de la chanson sur iTunes où il est possible d’acheter et de télécharger directement la chanson. Cette évolution est profitable pour les groupes, puisqu’elle lie un réseau social extrêmement populaire avec un magasin en ligne à succès où les gens peuvent acheter leur musique.

Spotify : le trésor de l’Europe est dans les nuages

Spotify est un service de streaming musical qui se vante de proposer une expérience profondément sociale, et qui compte 10,000 nouveaux visiteurs par semaine. Il utilise Facebook Connect pour permettre un partage simplifié depuis l’application. Il fonctionne sur un modèle “freemium” où les usagers paient pour le service avec leur temps (en écoutant des publicités insérées entre les chansons). Paul Brown, le directeur général de Spotify UK a déclaré que les fonctions sociales ont été un énorme succès :

Lorsque nous avons sorties les fonctions locales et sociales, la souscription aux abonnements premium a doublé.

Sean Parker, le co-fondateur de Napster, récemment incarné par Justin Timberlake dans The Social Network, est un des investisseurs de Spotify et explique à merveille pourquoi ce service est si séduisant et attirant.

Cette vidéo est en anglais.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

TuneCore + Spotify = un ‘multi-pass’ pour les indépendants

La nouveauté de Spotify c’est que ce service centralise des millions de chansons dans un seul logiciel, en streaming instantané et gratuit. Des discographies entières, incluant les albums sur lesquels l’artiste fait des apparitions (featuring), les singles et même les biographies, font de Spotify un endroit extraordinaire pour découvrir de la nouvelle musique et redécouvrir de vieux favoris. Via son partenaire TuneCore, les groupes indépendants peuvent désormais proposer leur musique sur Spotify pour un tarif de 10 dollars par an et par titre. Non seulement cela expose des petits groupes à une audience gigantesque, mais TuneCore se charge de proposer ces mêmes titres sur ITunes et d’autres magasins en ligne. Tunecore a collecté plus de 30 millions de dollars l’année dernière pour ses artistes, selon le magazine Wired.

Découverte digitale

Comment les gens découvraient-ils la musique avant Internet ? A part les quelques rares vrais mélomanes qui savaient dans quels clubs trouver de nouveaux groupes, chez quels disquaires dénicher les valeurs montantes, l’amateur de musique lambda restait à peu près cantonné au bouche à oreille et à la radio. Aujourd’hui, il existe des services comme Last.fm ou Pandora (accessible uniquement aux États-Unis pour le moment) qui suivent ce que vous écoutez, et vous propose de manière automatique et intelligente de nouvelles playlists correspondant à vos goûts. Ils poussent même la bonne vieille technique du bouche-à-oreille à un niveau supérieur en laissant les utilisateurs poster directement leur favoris sur Facebook, et Last.fm dispose d’outils qui permettent de visualiser joliment vos goûts musicaux (infographies qui peuvent aussi être partagées avec toutes vos connexions).

Myspace collabore avec Facebook

Le processus de découverte est devenue encore plus social avec la mise en place récente d’une collaboration entre Myspace et Facebook. Appelée Mashup with Facebook, elle permet aux membres de Myspace d’importer tous leur ‘likes’ et tous leurs centres d’intérêt depuis Facebook, qui sont ensuite analysés par un algorithme de Myspace afin de suggérer des artistes qu’ils pourraient aimer (sur Myspace, bien sûr). Traditionnellement, la préférence des groupes allait à Myspace, mais à partir du moment où les pages ‘Fan’ de Facebook se sont développées (ie. quand leurs mises à jour apparaissaient directement sur la page d’accueil), cette tendance est allée en s’affaiblissant. Myspace a été de nouveau catapulté sous les projecteurs, avec un nouveau design et Facebook Connect, ce qui signifie, pour les artistes, une plus grande visibilité (les ‘likes’ sur Myspace sont postés sur Facebook, et inversement). Myspace a également l’avantage de proposer une plus grande sélection et de choix en termes d’affichage et de fonctionnalités du player, ce qui est évidemment très important pour les groupes.

Du bon vieux groove

Tout ce mouvement vers la musique sociale a provoqué un retour de bâton dans certains cercles musicaux. Ainsi, le 44ème Kent State Folk Festival a mené une campagne anti-média sociaux pour son édition de cette année qui soulève quelques questions légitimes. Un des posters clame que “frapper dans ses mains quand on aime un groupe c’est bien mieux que de cliquer sur un bouton”. Un autre presse les fans de laisser leur mémoire télécharger la musique, pour changer.

Le fait que rien ne remplacera jamais la musique live, en tout cas pas avec la technologie actuelle, est indubitable. Qui sait, peut-être que nous verrons un jour des super concerts immersifs en 3D mais pour le moment, en termes de son, d’énergie et d’expérience, il n’y a rien d’autre que le live et il en va de même pour les groupes. Se produire devant une foule remplie de fans qui dansent, frappent dans les mains ou chantent est probablement l’expérience la plus gratifiante pour un musicien. Évidemment, avoir des dizaines de milliers de fans en ligne est agréable, mais encore une fois, l’expérience n’est pas aussi viscérale. Les messages martelés par ces affiches sont très clairement contre la musique “sociale”, ils se battent pour le pouvoir du live, pas pour les connexions en ligne. Mais est-ce qu’un groupe peut aujourd’hui rencontrer le succès en étant hors-ligne ?

Les nombres font plus de bruit que les accords

Il est toujours utile d’avoir quelques chiffres pour remettre les choses en perspective. Dans ce cas, les nombres parlent d’eux-même. Selon le rapport le plus récent de la Recording Industry Association of America le nombre d’envois de CDs vendus aux États-Unis a diminué de 20,5 % entre 2008 et 2009. Pendant ce temps, le nombre d’albums téléchargés a augmenté de 20,2 % pendant la même période. Il est donc assez clair que les ventes en ligne se multitplient et que les ventes physiques sont en chute libre. Quid du téléchargement illégal et de son effet sur l’industrie de la musique en ligne ?

Dans la vidéo ci-dessus, Sean Parker explique que 10 trillion de morceaux sont téléchargées chaque année, alors que seulement 4 milliards le sont légalement. C’est un déséquilibre vertigineux, qui soutient l’idée que les méthodes associées au téléchargement illégal sont encore bien plus populaires que celles associées à la consommation légale. Ce que je veux dire c’est que cela suggère que le partage des chansons est bien plus efficace pour distribuer de la musique que les moyens de vente classiques.

Illustrer le pouvoir de la recommandation sociale

On peut jeter un coup d’oeil à l’industrie des médias pour voir comment l’adoption d’une stratégie de recommandation sociale peut aboutir à une énorme augmentation du trafic. Facebook explique dans sa page Facebook + Media que “de nombreux médias ont vu leur trafic augmenter lorsqu’ils ont adopté des plugins sociaux, comme ABC News (+ 190%), Gawker (+ 200%)… Sporting News (+ 500%)”. Ils expliquent aussi que le “liker” moyen a en moyenne 2,4 fois plus d’amis que l’utilisateur de Facebook typique. Donc, en plus d’augmenter le trafic, implémenter des boutons de recommandation sociale attire en fait des visiteurs mieux connectés. Le facteur bouche à oreille devient de fait encore plus important. Évidemment, si les groupes veulent plus de fans, ils pourraient apprendre des agences de communication et commencer tout de suite à développer une stratégie sur les médias sociaux, mais ce n’est pas leur travail.

La clé est de savoir comment les groupes peuvent promouvoir le partage de leur musique sans donner le fruit de leurs entrailles gratuitement. Si le partage de la musique semble augmenter les ventes je doute qu’un jour, ces nouveaux usages prennent le pas sur le live.

Retrouvez Garrett Goodman sur Twitter : @garrettgoodman

Crédits Photos CC FLickR par oliverchesler

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[INTERVIEW] Gonzales : musique, ego. http://owni.fr/2010/10/27/interview-gonzales-musique-ego/ http://owni.fr/2010/10/27/interview-gonzales-musique-ego/#comments Wed, 27 Oct 2010 08:48:30 +0000 Nathalie Leruch http://owni.fr/?p=27419 LaTeleLibre.fr est une web TV francophone lancée à l’initiative du journaliste et documentariste John-Paul Lepers. Elle propose une multitude de sujets sur des thèmes variés, parmi lesquels la musique.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Gonzales, vous le connaissez forcément , mais vous ne le savez peut-être pas encore. Ce musicien canadien, parisien d’adoption, est devenu en quelques années une entreprise internationale à lui tout seul.

Pianiste virtuose, compositeur de musiques de films, arrangeur et producteur ultra-talentueux pour de nombreux artistes (Feist, Mocky, Peaches, Christophe Willem, Daft Punk,  Katerine, Jane Birkin, Jamie Lidell, Charles Aznavour  et récemment Abd El Malik pour son nouvel album « Chateau rouge » qui sortira le 8 novembre), Gonzales est régulièrement  sollicité par des monuments (Björk , David Bowie).  Il est aussi détenteur du Guiness Live record du concert solo le plus long du monde (plus de 27 heures, le 20 mai 2009,  au Ciné 13 théâtre à Paris). Ce grand garçon fantasque  et boulimique d’expériences nouvelles, est aussi comédien, scénariste et entertainer. Il vient même de s’essayer à la web série dans le rôle d’un producteur égocentrique et déjanté « Superproducer ».

Gonzales qui a passé plusieurs années à Berlin en immersion dans la scène electropop allemande, a connu son premier grand succès en France avec son album  jazz et instrumental « Piano solo » en 2005. Son talent de mélodiste n’a pas échappé aux oreilles de la pub  (B for Bank) qui vient encore de lui emprunter l’un des thèmes de son dernier album « Ivory Tower »  pour lancer l’iPad d’Apple. Gonzales est un caméléon insatiable en constante transformation. Du coup il change aussi souvent de casquette que d’identité. Né Jason Beck à Montréal en 1972, il s’est appelé successivement  Gonzo, Gonzales, et depuis quelques mois il s’est encore rebaptisé Chilly Gonzales. « Ivory Tower » est aussi le titre du film qu’il vient d’écrire, de jouer et de produire, un film réalisé par Adam Traynor que l’on pourra voir prochainement en salles en France.

Nous avons profité de son furtif retour  entre deux dates de tournée mondiale pour le rencontrer chez lui, à Paris. Une interview  intime, réalisée par deux fans assez transies, dont une québécoise originaire de Montréal ou Gonzales est clairement une star. Un statut que les français pourraient rapidement lui accorder à leur tour.

Texte : Nathalie Leruch et Pélagie Harbour / Image : Pélagie Harbour / Montage : Etienne Broquet

Contenu initialement publié sur LaTeleLibre.fr

Crédits photos : FlickR CC Music Like Dirt; THE Funky Man

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Birdy Hunt : “Only Love” & rock’n'roll http://owni.fr/2010/10/20/birdy-hunt-only-love-rocknroll/ http://owni.fr/2010/10/20/birdy-hunt-only-love-rocknroll/#comments Wed, 20 Oct 2010 17:17:03 +0000 Loïc Dumoulin-Richet http://owni.fr/?p=27214 Le sextet francilien Birdy Hunt est né en même temps que l’année 2007. Une histoire qui commence par une soirée festive est une histoire qui commence bien, donc. Si aujourd’hui nous vous proposons de découvrir un extrait de leur premier EP, il faut dire que la route depuis les débuts a été longue et jalonnée de beaux moments.

La (longue) route du rock

Retour aux premières heures de 2007. L’alchimie entre les membres du groupe n’a aucun mal à se faire, tant et si bien que les premières répétitions donnent naissance aux premiers titres, dont la couleur rock et résolument énergique a tôt fait d’emmener la formation vers son élément naturel : la scène.

L’été voit le groupe s’embarquer dans une tournée anglaise, la terre promise de tout rocker qui se respecte. Organisée avec la complicité d’une amie qui fait donc ici office de bonne fée, l’escapade comprend quinze dates qui permettront aux six garçons pleins d’avenir de muscler leur jeu. Une petite dizaine de titres dans leur set, c’est assez pour leur donner un maximum de plaisir, et surtout pour les entraîner dans les studios londoniens de Denmark Street.

Le retour à Paris sera marqué par de nombreux concerts (Scène Bastille, Showcase…) qui donneront à Birdy Hunt l’occasion de continuer sur leur lancée britannique et surtout de consolider leur jeu de scène.

L’année 2008 verra les choses s’accélérer avec l’enregistrement d’un album. Le disque restera finalement inédit et constituera sans doute un collector de choix pour les fans qui réussiront à mettre la main dessus (avec un peu de persévérance, on ne sait jamais !).

Comme nous l’a confié Manu, le clavier du groupe arrivé en 2009, look rétro chic et lunettes vintage rock de rigueur, le groupe compose et fonctionne avant tout “au feeling. L’été de celle année-là, la formation traverse une “grosse phase créative”, boosté qu’il est par l’arrivée de leur nouveau membre.

Only Love, la rampe de lancement

Nous voilà en 2010, aux portes des véritables débuts fracassants de Birdy Hunt. Le son est assuré et prêt à ravir le plus grand nombre. Forts du soutien de l’initiative Combo 95, qui leur permet de jouer en live et de profiter de nombreux contacts, le groupe est définitivement sur la pente ascendante. Marc, leur chanteur, fait preuve d’une assurance inébranlable alors même que Tom (le bassiste) nous confiait que les six musiciens avaient fait “de gros progrès” depuis quelques mois.

Et cela s’entend. Only Love, le titre que nous vous faisons découvrir aujourd’hui est un concentré d’énergie rock appuyé sur une vraie mélodie et se hisse aisément au côté de groupes déjà établis comme Two Door Cinema Club, The Kooks ou encore Hockey. Nul doute que le premier EP de la bande, qui sera disponible dans les prochaines semaines, les imposera comme un groupe à suivre dans un paysage rock français qui hésite trop souvent entre mièvrerie non-assumée (BB Brunes) et hype pas vraiment méritée (Minitel Rose).

Pour juger sur pièce, rendez-vous Samedi 23 octobre prochain pour un live qui s’annonce bouillant sur la scène du Bus Palladium. Tom (basse), Marius (batterie), Marc (chant), Luc (guitare), Nicola (guitare) et Manu (claviers) nous l’ont assuré : la soirée sera rock. N’Roll.

CONCOURS : nous vous offrons 5 places pour assister au concert de Birdy Hunt au Bus Palladium, samedi 23 octobre. Pour gagner, surveillez notre compte Twitter dès jeudi matin.

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